lundi, avril 29, 2024
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    « La maison vénéneuse » de Raphaël Zamochnikoff : un premier roman entre mystères et secrets de famille.

    Etonnant passage de l’enfance à l’adolescence, dans cette belle maison où d’étranges phénomènes vont se produire…

    L’avis de Géraldine C sur le livre La maison vénéneuse de Raphaël Zamochnikoff (Ed. Belfond)

    « J’ai eu la chance de remporter ce roman de la rentrée littéraire grâce à lecteurs.com, un des titres qui m’intriguait et que je n’avais pas encore eu le temps de lire. 

    C’est le premier roman de Raphaël Zamochnikoff, l’un des trois titres de la rentrée des Editions Belfond. 

    Il y a des romans dont le titre vous parle d’instinct, et celui-ci est illustré par une couverture, qu’on aime ou pas, mais qui complète ses quelques mots liminaires, avec un résumé qui prend soin de ne pas trop en dévoiler. 

    D’ailleurs, question de préserver les secrets, l’auteur sait y faire puisque jusqu’à la toute fin du livre, je n’ai pas cesser de me poser des questions sur la nature même du mystère au centre de cette fameuse maison.

    Retour dans les années 80, dans un petit village de Franche-Comté : Arty grandit avec son frère Franck entre leurs parents, Paul et Catherine Kena. Ils mènent la vie de jeunes adolescents un peu casse-cou qui écoutent des k7 dans leur walkman et vont se promener à vélo dans les forêts jurassiennes. Petit à petit, une sensation de malaise grandit chez Arty, dérangé par le silence de leur maison, qui a été conçu par leur père architecte et dans laquelle ils ont toujours vécu. En allant fouiner par ci et par là, Arty va déterrer des secrets, que chacun avait tenté d’oublier. Et pendant ce temps, les incidents inexplicables s’enchaînent dans et autour de cette maison.

    Le récit se révèle de plus en plus prenant, on suit avec plaisir les déambulations du jeune adolescent qu’est Arty, ses premiers émois, sa maturation aussi à travers une décennie qui fait partie d’un siècle déjà révolu depuis vingt ans, et des paysages escarpés forestiers. Il distille le mystère peu à peu, à travers l’imagination et les yeux d’un garçon qui a encore du mal à se rendre compte de la réalité qui l’entoure, de ses parents, de Claudie la meilleure amie de sa mère. 

    L’acuité de cet esprit qui s’émancipe de l’enfance, le regard plus affûté, le jeune homme va commencer à relever les indices parsemés ici et là, dans cette fameuse maison. 

    La maison tient sa place, une place qui va ne faire que s’accroître, maligne, insidieuse et dérangeante, il n’en fait pas une entité machiavélique totalement indépendante, c’est plus pondéré, c’est bien plus informel que cela et ça en est la force du récit. 

    Le suspens qui entoure cette maison est vraiment préservé jusqu’au bout du bout : ne pas s’attendre à des révélations fracassantes, ce qui était un peu mon cas, Raphaël Zamochnikoff n’a pas choisi la voix du fantastique claire et franche pour mener l’intrigue de son roman.

    Le cœur du sujet, ce sont les traumatismes que cette maison détient en son cœur, entre ses murs, consciencieusement étouffés, et pourtant qui sont visibles pour peu que la personne sache où regarder. 

    La maison vénéneuse, c’est l’imagination débordante d’un garçon qui se cherche et se découvre, à travers le dessin qui exorcise ses fantômes, mais ce sera une autre paire de manches pour exorciser les fantômes de la maison. 

    Le roman ne serait pas réussi sans la langue de l’auteur qui donne un peu de magie au récit de ce jeune Arthur et de cette famille aussi normale et classique qu’une grande partie des foyers français : maison, enfants, vie quotidienne émaillée de fêtes d’anniversaire et autres, lotissements, mais également ses disputes et ses drames. 

    Je m’attendais à ce que l’auteur prenne une direction plus franche niveau tension psychologique et rebondissements, finalement, j’ai apprécié la voix de la subtilité et de la finesse que la simple intrusion d’un élément fantastique.

    J’ai trouvé la façon dont est menée l’intrigue, par rapport au sujet de fond et aux traumatismes que portent silencieusement la famille et que je vous laisse découvrir, finalement très intelligente : l’auteur a choisi une voix qu’il mène avec adresse jusqu’au bout, et même si il y a quelques épisodes un peu longuets, que je ne pense pas essentiel au fond et à la forme de l’histoire – notamment ces épisodes de la vie d’adolescent d’Arty – c’est un roman qui charme par sa simplicité, laquelle dissimule une fausse complexité, et un style qui vous happe du début à la fin. »

    Source:

    https://www.lecteurs.com/

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